Renaud
Paradoxalement nous sommes dans l’époque la plus sécurisée et aseptisée de notre Histoire.
La nature nouvelle des risques virtuels alimente la croissance de l’omni sécurité, dès lors la multiplication des dispositifs de surveillance personnalisée et de contrôle social en sont la preuve.
Entre les caméras de surveillance dans les centres villes pour acheter la paix morale des notables, les mouchards domestiques dans la micro informatique, l’automatisation des contrôles de vitesse sur la route reléguant les gendarmes et les juges à l’état de témoins de mondanités ou même dans le domaine médical via le business des seniors avec la télé médecine, la sécurité propose trop de divertissements pour que l’on se consacre assidûment à la liberté.
Vivre en sécurité peut être considéré comme une des principales demandes qu’un citoyen peut formuler vis-à-vis de son gouvernement. La sécurité repose alors sur des conditions matérielles, économiques, politiques qui entrainent l’absence de dangers pour les personnes et les biens. La sécurité détermine donc la confiance et la tranquillité. Or la liberté, que nous définissons pour le moment comme la possibilité de faire ce qu’on veut, semble à la fois reposer sur la sécurité et entrer en contradiction avec celle-ci. En effet, on peut dire que le champ de possibilité de nos actes dépend du degré de sécurité dans lequel nous vivons : se sentir en sécurité, c'est également pouvoir faire certaines choses, telles que se déplacer librement à toute heure du jour et de la nuit. Être en sécurité, c'est ne pas avoir à tenir compte de la présence des autres et de l’éventuel danger qu’elle représente, c'est être libre dans la mesure où cela revient à ne pas céder au chantage de la violence. Pourtant, la sécurité est