Repenser la confiance comme facteur essentiel de la gestion organisationnelle
MANUEL GUILLEN PARRA' ALVARO LLEOì DE NALDA^ GiNES SANTIAGO MARCO PERLES
Universidad de Valencia
Universidad Politeìcnica de Valencia (EspanÞa)
Universidad Catoìlica de Valencia (EspanÞa)
Résumé :
La confiance dans le monde des affaires est un facteur essentiel étudié depuis plusieurs dizaines d’années dans toute la littérature managériale. En partant de la proposition phare de Mayer et al. (1995) au sujet de la confiance et de la manière dont elle se développe au sein des organisations, nous proposons une critique constructive du modèle décrit en utilisant des travaux de Spaemann, auteur de La large trajectoire dans le cadre de la dénommée « Philosophie morale de l'Europe Continentale ». A partir de cette critique constructive, nous proposerons une révision du modèle en y apportant quelques nuances. Nous défendons ici l'idée que ces améliorations du modèle permettront d’expliquer le phénomène de la confiance d'une manière plus précise et en accord avec les comportements humains grâce à la synthèse humaniste qui permet le dialogue entre éthique et sciences sociales.
1. Introduction
La confiance dans le monde de l'entreprise est un élément qui a été étudié par la littérature managériale depuis des décennies. En partant du concept de « l'entreprise » comme organisation humaine, le phénomène d'interdépendance entre ses membres est essentiel dans l'activité quotidienne : travailler avec d'autres personnes dans une organisation implique une interdépendance pour atteindre ses objectifs et ceux de l'entreprise (Jensen y Mecking, 1976 ; Meyer, 1983 ; Sitkin y Bies, 1994 ; Williamson, 1975). Cette interdépendance possède deux caractéristiques principales. D'une part, elle implique des risques, ce qui conditionne précisément le comportement des autres personnes. D'autre part, elle tend à renforcer la coopération pour que les modes de travail qui