Même en format « poche », l'ouvrage demeure imposant, au sens propre comme au sens figuré. Pas moins de 50 contributions et près d'un millier de pages composent en effet cette œuvre monumentale, mais le sujet n'en méritait pas moins. Issu d'un colloque organisé en 2005-2006 à Paris, Repenser la solidarité avait été publié une première fois en 2007. Malheureusement, le contexte actuel, illustré récemment par la sortie de Laurent Wauquiez – devenu depuis ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche...- le 8 mai dernier sur le « cancer de l'assistanat » alors même que le renflouement des banques était présenté comme une « nécessité »- montre que, contrairement à ce que Serge Paugam écrit dans l'introduction inédite ajoutée pour cette réédition n'a sans doute pas été « lu par les candidats à l'élection présidentielle, les élus et les partenaires sociaux » et moins encore « épluché dans les ministères, les administrations et les collectivités territoriales » ; ce qui justifie cette réédition. Car le projet, indiqué par le titre, s'avère on ne peut plus ambitieux. Il ne s'agit rien moins que de reprendre le flambeau des pionniers du « solidarisme », récemment « exhumés » par Serge Audier1 en rappelant aux membres de nos sociétés les interdépendances qui existent de fait entre eux, tout en s'interrogeant sur la manière de les organiser en ce début de siècle, face aux défis de l'époque contemporaine. Défis qui « n'ont pas changé » depuis les 6 ans qui séparent cette nouvelle publication de la première, mais que le contexte a rendu cependant plus urgent. Reste que comme le précise encore son directeur, l'ouvrage ne constitue pas un programme politique mais « une invitation à prolonger le débat dans toutes les couches de la société afin de renforcer la conscience de ce qui constitue toujours le socle indispensable de toute vie sociale : la solidarité ».
2
Il serait bien évidemment trop fastidieux de résumer ici l'ensemble des contributions, et l'on se bornera à