Reposable de nos croyances
Introduction : La notion de croyance signifie que certaines de nos idées et représentations sont admises comme vraies, justes ou bonnes sans que nous disposions de raisons suffisantes explicites pour cela : nous adhérons à nos croyances dans la mesure où elles dirigent notre pensée et commandent nos actions, voire donne un sens à notre vie sans que nous sachions clairement pourquoi. En ce sens si elles nous activent, nous meuvent, nous les subissons passivement car elles s’imposent à nous sous l’apparence de l’évidence toute faite, de préjugés que nous ne produisons pas nous-même par un effort de réflexion personnelle et critique ; mais, paradoxalement, nous nous identifions tellement à elles qu’elles semblent nous appartenir et être l’expression de notre entière liberté au point que s’il nous est fait le reproche d’y croire nous revendiquons notre entière liberté d’y adhérer. Or, par cette revendication, nous nous déclarons responsables de nos croyances, car, dès lors que nous nous déclarons libres d’y croire, nous devons en répondre aux yeux des autres d’autant plus qu’elles génèrent des conséquences importantes dans nos relations à eux et, par conséquent dans leur propre existence. Et cette responsabilité exige que nous soyons capables de justifier nos croyances à leurs yeux pour légitimer les actes et décisions qu’elles provoquent et qui les concernent toujours peu ou prou, à moins de croire que nous vivons sur une île déserte en parfait irresponsable et/ou que notre liberté se confonde avec le refus de tout engagement vis-à-vis d’autrui ; croyances elle-même illusoires. Ainsi le paradoxe de la relation à nos croyances nous paraît insurmontable : n’est-il pas contradictoire, en effet, de se croire cause libre de croyances et donc d’en répondre comme si nous en étions les auteurs, alors qu’elles sont en nous sans que nous les ayons rationnellement produites et qu’elles paraissent du même coup l’effet des influences