Représentation sociale
Résumé
Introduction : dans un contexte national de lutte contre le cancer, il apparaît aujourd’hui primordial de quantifier les opinions et les perceptions du public ainsi que ses attitudes à l’égard des différents facteurs de risque. Cet article décrit quelques-uns des principaux enseignements d’une enquête nationale menée en 2005 auprès de plus de 4 000 personnes. Résultats : le cancer reste la maladie jugée la plus grave, loin devant le sida et les maladies cardio-vasculaires ; 86 % des enquêtés estiment qu’il peut toucher tout le monde et que l’on sait actuellement guérir de nombreux cancers ; 61 % pensent que les malades subissent les traitements sans pouvoir donner leur avis. De nombreux usagers de tabac ou d’alcool situent les seuils de dangerosité juste au-dessus de leur pratique et un quart de la population pense que faire des UV protège du soleil. Discussion : pour les principaux facteurs de risque tels que l’exposition au soleil, l’alcoolisation ou le tabagisme, le risque cancérigène est connu de tous ou presque, mais ce consensus dissimule souvent des croyances solidement ancrées qui relativisent ce risque. Celles-ci peuvent soutenir des comportements dangereux pour la santé à long terme. Par ailleurs, la prolifération des risques perçus peut également susciter une forme de déni du risque. Conclusion : la prégnance de croyances qui nient ou relativisent le risque cancérigène associé à certains comportements invite à prolonger les efforts d’information sur les cancers afin d’orienter le public vers les pratiques de prévention et de limiter l’isolement et la stigmatisation dont souffrent parfois les personnes atteintes. Le déni du risque ne reflète pas forcément un manque d’information, il s’apparente souvent à une construction cognitive qui donne de la cohérence aux comportements et aux croyances.
N° 4 - Dé
cembre 2
006
santé pour la ucation
Regards sur le