Représentation de l'histoire dans le cinéma italien
Représentation de l’Histoire dans le Cinéma Italien
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= Pour une analyse de la représentation de l’histoire dans le cinéma du « dernier Visconti » : Ludwig, ou le Crépuscule des Dieux.
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2010 - 2011
I
ntroduction
Luchino Visconti (1906 - 1976), descendant d’une noble famille, est l’un des plus grands réalisateurs de cinéma, italien, de la première moitié du XX é siècle. Egalement fameux pour ses opéras et ses œuvres de théâtres, ses mises en scènes, mais encore ses œuvres littéraires, il apparaît globalement comme l’un des artistes majeurs de ce temps, ce que le savant « mélange », la subtile contribution des arts les uns par rapports aux autres dans son œuvre, entre autres talents, révèle amplement : de la littérature au cinéma, au théâtre, à l’opéra, du cinématographe à la scène, il donna une œuvre profonde et riche, éminemment singulière par le ton et l’esprit, un style immédiatement reconnaissable, conféré parfois aux plus grandes tragédies de l’histoire, de la littérature, mais encore de l’histoire « réelle » et pour ainsi dire concrète, de l’humanité. C’est cette notion d’ « Histoire » (« ce qui est advenu »), ici s’élevant à l’universel dans le même temps qu’il y délivre une mythologie très intime, que Luchino Visconti donne à lire dans la « Tétralogie » qui signale, dès 1969 et Les Damnés, la période du « dernier Visconti », ses derniers grands films, et dont Ludwig (ou le Crépuscule des Dieux, 1972) peut être le plus parfait exemple. Inspiré de la nouvelle de Klaus Mann, Ludwig, Nouvelle sur la mort du roi Louis II de Bavière (1937), après qu’il eut adapté l’un des chef-d’œuvre du père de Klaus Mann, Thomas, La Mort à Venise l’année d’avant, qui constitue le second grand temps de cette « tétralogie » (et le seul emploi du mot extrait des terminologies