Responsabilité du président sous la cinquième république.
D'UNE IRRESPONSABILITÉ POLITIQUE DE PRINCIPE AU DÉVELOPPEMENT D'UNE RESPONSABILITÉ POLITIQUE DE FAIT
Selon la tradition française, et plus largement la tradition des régimes parlementaires, le chef de l'État n'est jamais responsable politiquement. Cette tradition a été reconduite dans la Constitution de la Vème République. C'est en fait le gouvernement qui endosse cette responsabilité, et cela se traduit par le ''contreseing ministériel''. Concrètement, cela signifie qu'en apposant son contreseing sur un acte, le Premier Ministre ou un autre ministre selon les cas, assume alors la responsabilité qui en découle. Il convient par ailleurs de noter que si cette irresponsabilité politique du Président de la République semble tout à fait logique pour les pouvoirs du Président soumis à ce contreseing, cela l'est beaucoup moins pour les ''pouvoirs propres'' du Président, autrement dit les pouvoirs qui sont dispensés de contreseing. Pour autant, la Constitution ne fait pas la différence entre les deux types de pouvoirs et a consacré l'entière irresponsabilité politique du chef de l'État.
Cependant, s'est développée en pratique une certaine forme de responsabilité politique du Président. En effet, depuis 1962 – date de l'instauration de l'élection du Président au suffrage universel direct – le chef de l'État tire sa légitimité démocratique du peuple, et de lui-seul uniquement. De fait, il est normal qu'il assume devant lui la responsabilité de sa politique. Cette responsabilité politique se retrouve dans plusieurs hypothèses : lorsqu'il se présente à nouveau à l'élection