Ressenti sur l'initiation
Vénérable maître, mes très chers frères.
Le sept octobre 6015 sera gravé dans ma mémoire pour longtemps. Il y a de cela quelques années que j’attendais ce moment. Celui qui m’apporterait la Lumière, la Liberté, l’égalité et la Fraternité.
Une nervosité m’a habité de mon lever jusqu’au moment de partir de la maison. Vers cinq heures, je suis prêt à partir. Ma voisine perchée sur son balcon me regarde marcher vers elle d’un drôle d’air. Elle n’ose pas sourire, pourtant elle le fait habituellement. Je la salue par un petit signe de la main et passe en silence devant elle. Son regard se pose sur moi des pieds à la tête et je pense comprendre que l’habit que j’ai vêtu pour l’occasion semble la surprendre. C’est vrai que ce n’est pas dans mes habitudes de porter du noir. Puis, elle ouvre la bouche et je l’entends me poser cette question : y a-t-il quelqu’un de mort dans ta famille? Je lui réponds que non, que c’est moi qui m’apprête à mourir. Étonnée, elle n’a pas su quoi répondre. Je ne suis pas rentré dans les détails et j’ai continué mon chemin. Je ne relie pas le noir à la mort il peut aussi être la prémisse à une autre vie. Aussi, je suis parti fébrile vers cette mort qui devait me donner une nouvelle vie, si je voulais bien participer à la construire… mais je l’étais.
Ma première étape fut le cabinet de réflexion. Son décor désarmant (crâne humain, sablier, coq, etc. Pour les curieux de petits textes. Comme je le suis, je les ai lus. Gilles, mon futur frère, est venu vers moi pour me remettre une feuille sur laquelle je devais faire mon testament philosophique en répondant à trois dignes questions : les devoirs de l’homme en vers lui-même, envers sa famille, envers l’humanité.
Ayant oublié de demander combien de temps j’avais à ma disposition je me suis vite mis au boulot au cas ou l’on viendrait rapidement me chercher pour entrer dans ce temple fascinant dont je ne voyais que les images dans les livres et dont je rêvais de voir de mes propres