« Le joueur d’échecs » débute par une discussion, sur le paquebot reliant New York à Buenos Aires, entre le narrateur, qui est le personnage principal (que l’on pourrait comparer à Zweig lui-même grand voyageur ) et un ami sur le pont promenade du bateau. Ce dernier lui explique alors la présence de journalistes à bord par le fait que le champion du monde d’échecs, Mirko Czentovic va effectuer la traversée avec eux. Le narrateur se souvient alors du champion et des éléments caractérisant sa carrière, avec son ami, ils retracent celle-ci à l’aide d’anecdotes. Ainsi Czentovic était devenu, un an plus tôt et soudainement l’égal de grands maîtres des échecs. Pourtant selon les rumeurs, celui-ci ne brillait pas par son intelligence ou sa culture dans les autres domaines. Puis le narrateur relate la vie du champion, fils d’un modeste batelier slave et recueilli par le curé du village à la mort de son père. Mauvais élève à l’école, pourtant de bonne volonté, à quatorze ans Czentovic n’était intéressé par rien. Cependant, un soir d’hiver, le jeune garçon ayant assisté au début d’une partie d’échecs entre le curé et le maréchal des logis, fut invité à terminer la partie par ce dernier, le curé ayant été appelé par un paysan. Bien que le maréchal pensait ne rien pouvoir tirer du garçon, celui-ci gagna la partie rapidement, puis la suivante. Le curé stupéfait, après avoir lui aussi été battu envoya le garçon face à des adversaires plus sérieux dans le village, puis dans le pays et le jeune homme se montra imbattable. Ainsi il fut conduit à Vienne, pour apprendre auprès d’un maître à parfaire son jeu, et en six mois il avait assimilé tous les secrets de la technique même si son manque d’imagination l’empêchait de jouer une partie dans l’abstrait, sans échiquier. Le jeune prodige remporta tous les prix avant d’atteindre l’âge d’un homme même si en dehors du jeu il restait un être rustre, de réputation cupide, peu intelligent et pourtant empli de vanité.