Retrouvons la chaise du roi
Les journées du patrimoine posent chaque année le problème de la sauvegarde des richesses du passé pour notre bonheur présent et futur. Bonheur d’avoir des racines, des repères au service du présent et de l’avenir ! Bonheur du dialogue entre les cultures et les mondes différents.
Versailles a perdu tous ses meubles lors de la vente de 1793 organisée par les révolutionnaires. Une année entière à dilapider les richesses, que des acheteurs de toute l’Europe se sont arrachées trop heureux de l’aubaine.
Aujourd’hui Versailles a nommé un directeur pour retrouver ces richesses éparpillées. Quelle émotion de le voir entrer aux archives nationales pour consulter des documents écrits à la main et retrouver la chaise 35019 livrée le 24 septembre 1786 pour le salon du roi !
L’écrit des archives, trésor au secours d’un autre trésor : la chaise du roi !
La révolution du numérique a fait croire ou espérer que le papier était négligeable, sans emploi, désuet. Les nouveaux Gutenberg ont imaginé un monde d’image et d’écrit virtuel où le document pourrait voler d’un bureau à l’autre, d’une ville à l’autre, voire d’une planète à l’autre ! Las ! La moindre décennie qui passe fait craindre pour l’interopérabilité des systèmes entre eux, les fichiers perdent leur sens et la tour de Babel menace de resurgir, le dialogue étant rompu. Le document moderne ne doit pas s’affranchir du papier et des progrès, s’ils sont possibles ! Le document moderne doit être servi et cajolé par des Gutenberg modernes, par ceux qui veulent la vitesse sans s’y perdre, par ceux qui savent et qui veulent combiner document numérique et document papier, archives numériques et archives papier, information permanente et non sacrifiée. Le document moderne est cross média, il est protéiforme, il est donc vivant, sous forme de fichier, de CD rom, de DVD, de courriels, de document papier, de flux d’information, d’archives ! Le Gutenberg moderne doit comprendre le