Revolution industriel
De la fin du Moyen Âge au XVIIIe siècle, l’Europe connaît plusieurs phases de croissance démographique et de prospérité économique. Cependant cette expansion est toujours rattrapée par des crises profondes : les épidémies, les guerres et les disettes. La mortalité infantile est très élevée, l'hygiène reste généralement désastreuse, ce qui est attesté par les déformations et autres marqueurs d'innombrables maladies relevées sur les squelettes de l'époque. L'alimentation est essentiellement à base de céréales[9].
La société est encore largement féodale, et presque exclusivement agricole. Toutefois, les premières sociétés capitalistes apparaissent dès la Renaissance en Hollande et dans le nord de l’Italie. Les techniques enregistrent d'importants progrès : navigation, imprimerie, horlogerie et méthodes financières. Les foires, carrefours essentiels des échanges, se développent dans certaines régions d’Europe et attestent de l'existence d'une économie de marché, quoique de manière marginale.
L'usine, au sens moderne, est inexistante. Les manufactures établies par le pouvoir royal, en France notamment, restent une activité marginale. Cependant, certaines formes d'organisations, comme le putting-out system, annoncent la révolution industrielle ; les marchands commencent à fournir les paysans en matières premières, parfois en outils, afin de récupérer ensuite un produit transformé qu’ils revendront en ville. Les paysans en tirent un complément de revenu. Ce mode de vie n'est donc plus tout à fait le servage mais n'est pas encore le salariat. C'est un mélange inédit d’agriculture et d’artisanat. L'économie moderne est en germe.
L'avènement des indiennes de coton composées de processus techniques complexes provoquent le développement d'une proto-industrie dans plusieurs régions d'Europe au XVIIIe siècle.
À l’exception de certaines régions, comme les Flandres,