Si Revolutionnary road de Richard Yates raconte l’histoire d’un jeune ménage américain, c’est surtout un acte d’accusation de la vie américaine des années 50. Le roman est une mise en scène d’une série de ruptures qui étaient d’actualité au moment de la sortie du livre et qui font désormais partie de l’histoire des rêves brisés américains. Le livre de Richard Yates est bien ancré dans son époque puisque l’auteur critique, comme plusieurs intellectuels de son temps le conformisme social et la banlieue américaine, sa plus fidèle incarnation. L’œuvre est une critique du culte de la domesticité et de l’aliénation des années 50 qui venait en grande partie des médias populaire de masse. En effet, le livre dévoile un portrait peu flatteur de la culture populaire américaine et de ses effets sur l’individu. La première partie du travail présentera les théories des penseurs de l’École de Francfort, La société du spectacle de Guy Debord, La société de consommation de Jean Baudrillard et Malaise dans la Civilisation de Freud. La seconde partie montre en quoi le roman dépeint le monde critiqué de Betty Friedan dans La Femme Mystifiée. Finalement, l`adaptation filmique si tardive est une sorte de « récupération » mainstream, transformant une critique violente de la société américaine des années 50 en un spectacle qui réconforte l`idée que notre société présente est bien plus « émancipée » que celle du passé. Aujourd’hui, le film est une exposition tout à fait pure de l’idéologie contre-culturelle et analysé hors de son temps, il participe au « mythe de la contre-culture ».
1. Critique de la culture de masse
1.1 Malaise dans la culture
La civilisation, selon Freud est porteurse de souffrance, car elle suppose un renoncement des pulsions les plus instinctives. Selon lui, la civilisation est essentiellement l’antithèse de la liberté puisque la culture est fondée sur la subjugation des instincts humains. En imposant des restrictions à la liberté sexuelle, elle engendre des