Rhinocéros ionesco
L’auteur utilise les personnages de la pièce de plusieurs façons, afin d’accentuer le danger du phénomène de masse. Tout d’abord, ils ne sont pas facilement identifiables, ce qui crée un effet de massification. Plusieurs personnages n’ont pas de nom et sont désignés par leur fonction, comme « l’Épicière », « la Ménagère », « la Serveuse », « l’Épicier », « le Vieux Monsieur », « le Logicien », « le Parton ». En plus, il y a deux personnages qui ont le même nom, soit Jean. Cela donne comme image que les personnages sont des marionnettes qui perdent parfois leur identité. C’est en effet une caractéristique du théâtre de l’absurde. Par ailleurs, Béranger est le seul personnage qui est différent et qui ne veut pas se transformer en rhinocéros, afin de ne pas adhérer à cette massification. À la fin de l’acte III, Béranger est le dernier qui ne s’est pas transformé, mais il se remet en question face à cette décision et culpabilise : « [...] j’aurai dû les suivre à temps. Je ne peux plus changer. Je voudrais bien, je voudrais tellement, mais je ne peux pas. Je ne peux plus me voir. J’ai trop honte! » (p.245) Le