Richard cobden le libéralisme
Introduction
Le document
Il s’agit d’un discours prononcé à Londres, vraisemblablement à la Chambre des Communes, où Cobden est plutôt en milieu hostile. La capitale politique n’est pas une ville emblématique du mouvement libre-échangiste. Celui-ci a trouvé sa terre d’élection en province à Manchester, la capitale de l’industrie cotonnière où Richard Cobden est né. La doctrine du laissez-faire ne porte-t-elle pas le nom de « doctrine manchestérienne » ? On parle également d’école de Manchester.
L’auteur
Un jeune manufacturier au tempérament d’apôtre, Richard Cobden (1804-1865) a pris la tête du mouvement pour l’abolition des corn laws. D’origine modeste, c’est un self made man qui après avoir été voyageur de commerce s’est installé à Manchester comme patron d’une fabrique d’indiennes – des cotonnades. Son ambition et sa curiosité le conduisent à la politique. Entré à la chambre des Communes en 1841, Cobden ne se classant ni whig ni tory influence peu à peu certains collègues, dont le chef du parti conservateur Robert Peel. Avec une ardeur infatigable il proclame « les vérités bienfaisantes » du laissez-faire. Incarnation de la bourgeoisie radicale, il se dresse avec violence contre les privilèges de naissance de l’aristocratie terrienne. Fondamentalement optimiste, guidé par la croyance au progrès, il est convaincu que le libre-échange, synonyme de bien-être et de paix, va faire le bonheur du plus grand nombre.
Le contexte
Sous l’effet de la crise économique qui sévit durement à partir de 1836, le thème du pain cher revient au premier plan de l’actualité. A l’origine de la campagne pour le libre-échange se trouve un groupe de patrons radicaux de Manchester qui fondent en 1838 la Ligue contre les droits sur les blés ou Anti-Corn Law League. En quelques mois, la ligue devient le fer de lance d’une campagne remarquablement organisée qui secoue l’Angleterre. Pour l’efficacité de la propagande, la Ligue est sans