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L’ALCHIMISTE
Traduit du portugais (Brésil) par Jean Orecchioni
Éditions Anne Carrière
A J.
Alchimiste qui connaît et utilise
Les secrets du Grand Oeuvre
2
Comme ils étaient en chemin, ils entrèrent en un certain bourg. Et une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison.
Cette femme avait une soeur, nommée Marie, qui s’assit aux pieds du
Seigneur et qui écouta ses enseignements.
Marthe allait de tous côtés, occupée à divers travaux. Alors elle s’approcha de Jésus et dit :
– Seigneur! Ne considères-tu point que ma soeur me laisse servir toute seule? Dis-lui donc qu’elle vienne m’aider.
Et le Seigneur lui répondit :
– Marthe! Marthe! Tu te mets en peine et tu t’embarrasses de plusieurs choses. Marie, quant à elle, a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point ôtée.
Luc, X, 38-42
3
Prologue
L’Alchimiste prit en main un livre qu’avait apporté quelqu’un de la caravane. Le volume n’avait pas de couverture, mais il put cependant identifier l’auteur : Oscar
Wilde. En feuilletant les pages, il tomba sur une histoire qui parlait de Narcisse.
L’Alchimiste connaissait la légende de Narcisse, ce beau jeune homme qui allait tous les jours contempler sa propre beauté dans l’eau d’un lac. Il était si fasciné par son image qu’un jour il tomba dans le lac et s’y noya. A l’endroit où il était tombé, naquit une fleur qui fut appelée narcisse.
Mais ce n’était pas de cette manière qu’Oscar Wilde terminait l’histoire.
Il disait qu’à la mort de Narcisse les Oréades, divinités des bois, étaient venues au bord de ce lac d’eau douce et l’avaient trouvé transformé en urne de larmes amères.
« Pourquoi pleures-tu? demandèrent les Oréades.
– Je pleure pour Narcisse, répondit le lac.
– Voilà qui ne nous étonne guère, dirent-elles alors. Nous avions beau être toutes constamment à sa poursuite dans les bois, tu étais le seul à pouvoir contempler de près sa beauté.
– Narcisse était donc beau? demanda le lac.
– Qui, mieux que