Le recueil Poésies regroupe des textes écrits par Rimbaud entre janvier 1870 et la mi-septembre 1871. Les quinze premiers poèmes, dont « Le Mal » ont été recopiés par lui-même dans un cahier dit « Cahier de Douai » et confiés au jeune poète, Paul Demeny. Plus tard, il lui demanda de les détruite, car il les jugeait dépassés…

Ce sonnet de Rimbaud date de la fin du XIXème siècle, mais le jeune poète reprend, sans doute sous l'influence de ses études littéraires, les thèmes développés par Voltaire et les philosophes du XVIII°, réactivés lors de la guerre de 1870 contre la Prusse. La jeunesse de Rimbaud, âgé de seize ans lors de cette guerre qui se déroule près de sa région natale, le conduit à réagir vioemment contre les atrocités commises.

« Le Mal », sonnet qui fait partie du recueil Poésies, publié à titre posthume en 1898, a été écrit sans doute à la fin de 1870, et remis au jeune poète Demeny dans ce qu’on appellera « le Cahier de Douai » . Plus tard, Rimbaud lui demande de détruire ces poèmes, qu'il juge maladroits et enfantins, ce que ne fera pas Demeny… Le titre du poème révèle sa révolte contre ceux que les victimes de la guerre laissent indifférents, mais sans préciser les responsables accusés.

Rimbaud, dans sa description, souligne la violence de la guerre, mais s’attache aussi à en présenter les victimes.

Arthur Rimbaud n’a jamais publié « Les Cahiers de Douai ». C’est à Douai, chez son professeur Izambard que le jeune Rimbaud qui n’a que 15 ans, perfectionne et recopie les poèmes qu’il a composés dans l’année. Deux fugues de Charleville ponctuent les deux cahiers de ce recueil. Confiés ensuite au poète Demeny dans l’espoir que celui-ci soutienne leur édition (ce qu’il ne fera malheureusement pas !), ils seront oubliés jusqu’à ce que Rimbaud lui demande expressément de les brûler (ce que Demeny ne fera heureusement pas !). C’est un hasard fortuit qui nous a permis de conserver ces textes parmi les plus célèbres du poète témoignant de ses