Rimbaud et la modernité poétique
Quelle voie a emprunté Rimbaud pour atteindre son idéal poétique ?
Introduction : Au XIXème siècle, les poètes parnassiens s’insurgèrent contre les excès du lyrisme et le relâchement de la forme de la poésie romantique. Si Rimbaud dans ses débuts tente de s’apparenter à ce mouvement poétique il s’en détache cependant rapidement et part à la quête d’un nouveau langage.
La conception moderne de la poésie fut inaugurée à la moitié du siècle par Baudelaire avec la publication des Fleurs du Mal en 1857, texte fondateur d’une nouvelle esthétique. Ainsi, des poètes à l’image de Rimbaud prirent conscience de leur pouvoir de transformer la réalité par les mots et virent dans la poésie le moyen d’accéder à une vérité cachée au fond de l’inconscient. Nous nous demanderons alors quelle voie a emprunté Rimbaud pour atteindre cet idéal poétique.
Pour cela, nous analyserons comment la poésie exprime la libération du poète, ce qui nous permettra par la suite de comprendre son voyage vers l’inconnu. En dernière partie, nous tenterons de mettre en exergue son alchimie du verbe.
I/ LA LIBERATION DU POETE
Rimbaud se situe d’abord comme un héritier du romantisme et du parnasse. Cependant, sa poésie deviendra celle du refus des conventions. Il s’affranchit des règles d’écriture qui lui a été imposé et anéantissant alors les idoles, il dénonce la poésie subjective. Exprimant d’abord sa révolte, il parvient par la suite à une véritable libération esthétique 1. Dénonciation de la poésie subjective
En premier lieu, Arthur Rimbaud dénonce la poésie subjective et se révolte contre les carcans esthétiques et moraux des mouvements dont il est héritier. Il marque définitivement son émancipation en s’affranchissant des règles d’écriture qui lui a été imposé. Il ne veut plus se conformer aux valeurs parnassiennes et romantiques qui le cantonnent à l’écume superficielle de son inconscient. Ainsi, il écrit le poème Vénus anadyomène,