Rimbaud
Arthur Rimbaud
Etouffé par une mère autoritaire et par les diktats d’une vie bourgeoise qu’il refuse, le jeune Arthur Rimbaud n’a de cesse de s’évader. Ses nombreuses fugues lui fournissent une matière brute qu’il métamorphose par le biais de l’expérience poétique. Ainsi, la poésie est perçue comme une échappatoire mais aussi comme un absolu à atteindre. Le poème Ma Bohème qu’il compose en 1870, alors qu’il est à peine âgé de 16 ans, souligne le lien existant entre la fuite et la poésie. Ce texte met donc en perspective les enjeux de la création littéraire et nous incite à s’interroger sur la façon dont son mode de vie bohème lui permet d’accéder à l’état poétique. Dans cette optique, nous serons particulièrement attentifs à l’idéal de liberté qui se dégage de ce poème puis au dévouement témoigné par l’auteur envers la poésie.
Un idéal de liberté…
Un personnage révolté * v.1 « Je m’en allais » : il quitte la société en désaccord avec le conformisme bourgeois. La rupture du stéréotype les mains dans les poches. Les mains sont remplacées par les poings → révolte * v.5 : un pied de nez à la société à laquelle il tourne le dos
→ En rupture avec la société qu’il rejette, le poète mène une nouvelle existence sans attaches, faite de vagabondages.
Une errance * Un mode de vie : vbs de mvmt à l’imparfait (v.1, 3), «mes souliers blessés »v.14→ la personnification met en évidence l’usure, par conséquent l’habitude du vagabondage * Sans domicile : évocation de la Grande Ourse (v.7), imprécision des compléments de lieux (v.9) * La pauvreté : état de ses vêtements (« crevées »v.1, « unique culotte »v.5, « large trou »v.5, «mes souliers blessés »v.14)
→Malgré l’abandon de certains biens matériels, le poète semble véritablement heureux.
En dépit des apparences, un personnage heureux * Le titre ma bohème : le possessif implique un choix de vie * L’évocation d’un bon souvenir : utilisation de l’imparfait