1. Pour la plupart des gens, le concept de droit d’auteur va de soi. L’idée que la création d’autrui soit sa propriété intellectuelle apparaît, d’emblée, parfaitement juste, équitable et d’une logique indubitable. Dans le film Rip remix manifesto, le problème soulevé est la remise en question de tout le fonctionnement et les fondements des droits d’auteur à l’ère du numérique(le dilemme moral). Le film s’appuie principalement sur un artiste majeur dans le débat entourant les « mashups » musicaux : le DJ américain Greg Gillis, plus connu sous le prénom de Girl Talk. Une pièce de Girl Talk peut contenir jusqu’à une bonne vingtaine d’échantillons musicaux, pratiquement tous issus de morceaux pop contemporains. Girl Talk y appose un grand travail de remodelage donnant un produit final très différents des pièces originales. Toutefois, dans le documentaire, on souligne que si l’artiste se soumettait aux redevances versées aux grands de l’industrie du disque, il en coûterait environ cinq millions de dollars américains seulement pour son premier album. Selon Ben Challis, toute sorte d’utilisation reconnaissable constituerait une infraction. Auparavant, on utilisait comme règle les trois secondes selon laquelle aucune action judiciaire n’était engagée tant que la durée de l’échantillon prélevé était inférieure à trois secondes. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas. La seule règle que les échantillonneurs peuvent se servir pour se défendre, c’est l’usage loyal. Par contre, cette règle est très limitée. Et puis, pour les auteurs, la règle qui s’applique signifie que tout échantillon utilisé sans permission constitue une infraction. À l’origine de cette confusion, il y a une différence que la loi ne prend plus la peine de faire : la différence entre le fait de republier le travail de quelqu’un d’autre et le fait de transformer ce travail ou de se fonder sur ce