Road movie

771 mots 4 pages
L’homme ordinaire se déplace tout le temps. Pour faire ses courses, pour aller travailler, pour rentrer chez lui, pour partir en vacances... Enfin, pour faire quelque chose. Mais très rarement, juste comme ça, pour se déplacer. Les moments de déplacement sont le plus souvent considérés comme gâchés, nécessaires, inévitables même, mais ne construisant rien de particulier. Il faut simplement attendre, attendre que le temps passe, attendre que le futur advienne, et que l’on soit arrivé à destination. Le trajet se vit ainsi dans la fuite du présent du voyage et dans l’anticipation de son aboutissement. Il est donc si malheureux que, pour se déplacer dans l’espace, il faille également se déplacer dans le temps !
Au cinéma, le problème est le même. La plupart des films regorge de lieux entre lesquels le personnage a voyagé, pris l'avion treize heures, sa voiture une demi-heure, marché cinq minutes. Temps perdus, temps morts le plus souvent ignorés ou rendus à l'écran par deux ou trois plans de coupe. Le personnage n'a pas pour but de se déplacer mais d'être quelque part et d'y faire quelque chose. Il change de lieu parce que c'est le préalable à toute action : se rendre à l'endroit où celle-ci est possible.
Et pourtant... Un personnage se déplace. Il vient de quelque part. Il a, sinon un but ou une destination avoués, au moins une direction, une orientation. Il est en transit, entre deux actions, entre deux états émotionnels. Et voilà un film qui se déploie, un film qui croit à sa réception active par le spectateur. Filmer le déplacement, ce n’est pas filmer le vide. Et si ce mouvement, apparemment si simple, qui mène d’un point à un autre, suscite tant de modes de représentation à l’écran, c’est peut-être bien parce qu’il est tout sauf vide, et
5
qu’il donne naissance à des films qui nourrissent le spectateur autant que celui-ci participe à leur univers.
L’envie de ce mémoire est en fait l’envie d’un chemin. Un chemin qui parte du spectateur et des films pour,

en relation

  • Peut-on expliquer une oeuvre d'art
    687 mots | 3 pages
  • Biographe cary grant
    1409 mots | 6 pages
  • Critique analique sur virgin suicide
    1919 mots | 8 pages
  • Description du film 21
    333 mots | 2 pages
  • Amer beton
    387 mots | 2 pages
  • Exposé road movie
    1926 mots | 8 pages
  • 10 choses que je déteste de toi
    367 mots | 2 pages
  • Rien de spécial
    472 mots | 2 pages
  • Analyse filmique
    3479 mots | 14 pages
  • Est-il possible de nier l'existence du temps ?
    627 mots | 3 pages
  • Ablutions chez les musulmans pour la prière.
    567 mots | 3 pages
  • George Dandin scène 3 acte 1
    402 mots | 2 pages
  • Le cinéma est il un art mineur?
    1112 mots | 5 pages
  • Estance de rodrigue le cid de corneille
    877 mots | 4 pages
  • l'insémination artificielle
    828 mots | 4 pages