Robbe grier
Né à Brest, Alain Robbe-Grillet est ingénieur agronome de formation. À ce titre, il séjourne un certain temps dans les anciennes colonies françaises avant de se tourner vers la littérature.
Le premier roman de Robbe-Grillet, Un régicide, refusé par Gallimard, ne sera publié qu’en 1979. Les Gommes, publié en 1953, le fait connaître, et plus encore son roman le Voyeur, récompensé par le prix des Critiques en 1955. Incompris de la critique classique, ce texte est défendu avec ferveur par des critiques modernes, tels que Maurice Blanchot et Roland Barthes, qui y voient le prototype d’une nouvelle conception du roman. En 1957 paraît la Jalousie, suivi de Dans le labyrinthe en 1959. Robbe-Grillet apparaît bientôt comme le chef de file d’un nouveau mouvement littéraire, appelé « Nouveau Roman », lequel compte également dans ses rangs Michel Butor, Claude Simon, Nathalie Sarraute ou encore Robert Pinget. Ces écrivains ne constitueront jamais à proprement parler une école, cependant ils prennent une distance à l’égard du roman traditionnel, distance qui les rassemble, un peu malgré eux, autour de ce Nouveau Roman.
Robbe-Grillet expose ses théories dans Pour un nouveau roman (1963), œuvre qui réunit l’ensemble des articles qu’il a écrits sur le sujet depuis 1955. Il y remet en cause les structures narratives traditionnelles du roman que constituent l’intrigue linéaire, les personnages et leur psychologie. Il opère ainsi une « révolution du regard » en cherchant à atteindre à une sorte d’enregistrement du monde par l’écriture, à une neutralité psychologique s’offrant au déchiffrement du lecteur dérouté. Il substitue à la notion de style littéraire celle d’écriture, plus neutre, dépouillée, se rapprochant d’une sorte de « degré zéro de l’écriture » (Barthes). Le renouveau littéraire de Robbe-Grillet ne doit pas toutefois être considéré comme une rupture sans