Romantisme
I- Définition :
1. Les précurseurs :
Quelques écrivains de la fin du XVIIIe siècle, William Blake, Jean-Jacques Rousseau et les écrivains allemands du Sturm und Drang, parmi lesquels le Goethe des Souffrances du jeune Werther (1774) et le Schiller des Brigands (1781) sont considérés comme des précurseurs du Romantisme, des « préromantiques », pour reprendre un terme inventé par la critique au début du XXe siècle. Il y a déjà, en effet, dans les ' uvres de Rousseau comme dans celles de Senancour, les premières expressions d'un des aspects les plus importants du romantisme : le sentiment de la nature, exprimé comme une extase fondée sur la ressemblance entre le paysage intérieur (celui de l'âme) et le paysage extérieur. Il y a déjà, aussi, dans René ou dans les Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, une peinture de ce « mal de vivre » ou de ce « mal du siècle » qui va devenir le thème privilégié de la poésie romantique, celle de Vigny ou de Musset, par exemple.
Même si l'adjectif « romantique » est apparu dès l'âge classique pour concurrencer l'adjectif « romanesque », il ne prend son sens moderne que progressivement, par opposition à l'adjectif « classique » (c'est ainsi que l'emploient d'abord Goethe, Schlegel, Stendhal, etc.). En France, c'est Rousseau, dans les Rêveries du promeneur solitaire, qui, l'un des premiers, lui donne son sens actuel en l'utilisant pour qualifier le caractère pittoresque et sauvage d'un paysage.
En Allemagne, le même adjectif est utilisé pour désigner la poésie médiévale et chevaleresque, comme l'expose, dans De l'Allemagne (1813), Mme de Staël, qui introduit en France les ' uvres de la littérature allemande, notamment celles du Sturm und Drang. Ce n'est que par la suite que la forme nominale, « romantisme », entre en usage.
2. Caractéristiques :
S'il est possible de dégager un certain nombre de caractéristiques communes aux romantismes des divers pays d'Europe, chacun n'en demeure pas moins très