Ronsard - continuation des amours
Les Amours font de Ronsard le poète lyrique par excellence. Ce prince des poètes tombe amoureux en 1555 d'une jeune paysanne, Marie Dupin, pour laquelle il écrit de nombreux poèmes. Dans ce sonnet français "je vous envoie un bouquet", le poète incite Marie à partager son amour pendant qu'elle est jeune et nous invite donc au Carpe Diem, philosophie transcrit par de nombreux poètes de la pléiade.
Comment Ronsard renouvelle-t-il le carpe diem ?
I - La fuite du temps
L'amour de Ronsard envers Marie Dupin sert de prétexte pour évoquer la fuite du temps.
Nous nous intéresserons donc d'abord à l'affection de Ronsard pour la jeune paysanne.
a) Sincérité des sentiments
- Juxtaposition des pronoms personnels "je vous" vers 1 soulignent la proximité entre Ronsard et Marie Dupin. Dès ces premiers mots, les amants entrent en scène.
- Le poète porte une attention particulière à Marie en lui envoyant un "bouquet" vers 1 : cette attention est renforcée par la mise en valeur du COD à l'hémistiche du vers.
-> la simplicité de ce geste participe à la manifestation de son amour.
- "trier" vers 2 suppose un choix affirmant la délicatesse de son attention déjà présente dans "que ma main vient" vers 1 et renforcé par le pronom démonstratif "ces fleurs".
- L'emploi du présent rend l'action instantanée, comme si Ronsard s'empressait de témoigner son affection à Marie.
-> Son amour est spontané, sincère, l'envoi des fleurs charmant, mais déjà teinté d'amertume.
b) Une déclaration mélancolique
- Ces fleurs sont "épanies" vers 2, c'est à dire au summum de leur beauté et suggère la proximité du déclin qui suivra cet épanouissement.
- Ce déclin est évoqué dans les deux vers qui suivent " Qui ne les eût à ce vêpre cueillies/ Chutes à terre elles fussent demain." vers 3 et 4.
- L'antéposition "vêpres" et "demain" mettent en évidence la durée du déclin, une journée.
- L'assonance en [u] donne une impression de mélancolie.
-> vision brutale et