Ronsard et Yeats
En premier temps, on va analyser le poème de l’émetteur : Quand vous serez bien vieille
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.
Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1587
Ce poème est l’un des poèmes de la collection Amour d’Hélène écrite en 1578 par Pierre de Ronsard « 1524 – 1584 », l’un des plus grands poètes de la pléiade. Hélène était inconsolable en raison de la mort de son fiancé à la guerre civile. Ronsard, en dépit de leur différence d'âge et de sa réserve, il est venu à l'aimer sincèrement et exprimé son amour en sonnets.
A première vue, ce poème est composé de deux quatrains suivis de deux tercets. Forme de poème : alexandrin