Rosso fiorentino et la pietà.
Rosso est un peintre maniériste qui a vécu la plus grande partie de sa vie à Florence. Il a été formé dans l'atelier du maniériste Andrea del Sarto, tout comme Pontormo. Il voue une grande admiration pour Michel-Ange, qu'il considère comme le plus grand peintre de son époque. En 1516, il intègre la corporation des peintres florentins de l'Académie du dessin de Florence, sans nier son style maniériste. En effet, dès sa formation, il rejette les normes classiques pour ne s'attacher qu'au maniérisme. Ses oeuvres se caractérisent donc par un culte presque obsessionnel du style, de la grace et de l'élégance, par une recherche de la variété et de la complexité, par une grande rigueur dans l'exécution plastique, enfin par l'aspiration à une beauté artificielle. C'est selon les mots de Vasari la recherche de la grace et de la perfection par la liberté et non plus par le respect des normes. En Toscane, sa région d'origine, il peint L'assomption de la Vierge en 1517, La déposition de Croix en 1521 et Le Mariage de la Vierge en 1523. L'assomption de la Vierge anticipe les idées de Raphaël et de Titien dans le traitement de la couleur et l'usage de la lumière. L'étrangeté des formes est pensée et recherchée. Le spectateur n'est plus un simple contemplateur d'un thème classique. Il est absorbé par cette nouvelle manière de peindre et est donc détourné du sujet. Ce genre d'effet est si fort dans La Sainte Conversion de 1518 que le commanditaire refuse l'oeuvre. Le peintre dérange.
La déposition de 1521
On s'éloigne du thème sacré qui ne devient qu'un prétexte pour exprimer les nouveautés maniérismes. Rosso se concentre sur l'expression lyrique de la couleur et sur une construction harmonieuse et géométrique. Les personnages qui descendent Jésus de la croix sont comme des pantins aux mouvements désarticulés et aux visages effrayants. On peut opposer ce chaos à la géométrie de la croix et des échelles. La toile