A l'heure actuelle, le terme de passion désigne souvent un sentiment exprimé avec affection ou une attirance certaine. Mais il s'éloigne de son étymologie première : il vient du latin patior, supporter, ou de passio, la souffrance. Nous oublions ainsi que la passion désigne à l'origine une contrainte, un état d'âme que l'on subit. C'est dans cet état d'esprit que Rousseau nous expose dans La Nouvelle Héloïse sa reflexion sur la passion et la façon dont elle doit être maîtrisée. L'auteur défend alors son idée selon laquelle le sage est celui qui sait vaincre ses passions en les confrontant. Nous allons donc voir, dans un premier temps, comment la raison influence la passion, puis nous verrons ensuite quel méthode nous recommande Rousseau pour vaincre nos passions et pour finir nous verrons quel est la définition du sage selon Rousseau.

Pour commencer, l'auteur nous parle de l'influence de la raison sur la passion, qui intervient chez les caractères froids et tranquilles. En effet, il nous parle de la raison, faculté humaine qui nous permet de discerner le bien du mal et d'apporter un jugement moral critique sur le monde qui nous entoure. La passion, quant à elle, serait plutôt un état moral et physique incontrôlé, entièrement subie par le sujet. L'auteur utilise un raisonnement inductif pour nous persuader : il commence par nous expliquer que la froideur, que l'on peut comprendre comme passivité ou ignorance, de certaines personnes ne suffisent pas pour vaincre les passions. Il en est de même pour la raison. Selon lui, les passions nécessitent effectivement d'être opposées à un contrepoids pour être surmontées, et la raison n'est pas suffisante pour faire face aux passions. La passion est entièrement subie par l'homme, qui ne peut agir en conséquence s'il est d'un « caractère froid et tranquille ». L'auteur parle ainsi de la passion comme d'un fléau : il utilise des termes peu valorisant pour la qualifier : « garantit » l.3 ; « s'il en survient une qui les