Rousseau - préambule
Dans ce passage, Rousseau nous plonge dans le préambule de son œuvre. Dès ses premiers mots, Rousseau nous apprend que son œuvre est unique, inédite, c'est une œuvre d'exception « qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur ». Cela s'explique car c'est le premier à réaliser une autobiographie de ce type, si complète. Il désigne son œuvre comme une entreprise qu'il forme, quelque chose qu'il dirige, qui lui appartient, mais qui fait appel à d'autres personnes. Il s'annonce clairement comme l'objet de son œuvre « Moi seul », il veut se montrer, dans toute la vérité de la nature, la conception même de la sincérité et de l'exactitude, à ses semblables. Puis, on remarque un certain paradoxe entre l'emploi de « mes semblables » à deux reprises, qui s'opposent quand ils parlent des hommes à « Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent ». Une marque de prétention est fortement présente, mais qui s'atténue lorsqu'il considère les autres hommes comme ses semblables, on peut supposer que c'est pour appuyer spécialement le fait qu'il est différent et peut être pas supérieur « si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre ». Il se définit par deux adjectifs péjoratifs « méprisable et vil » puis trois adjectif mélioratifs « bon, généreux, sublime », le dernier étant oser. Le verbe « oser » est répété, ce qui souligne que la réalisation de son ouvrage est un acte audacieux « et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose