Rupture et analyse des faciès de rupture
Les ruptures en service sont extrêmement coûteuses : il convient de compter les heures et les productions perdues, l’image de marque abîmée, les marchés perdus… Ces ruptures interviennent sous l’effet des sollicitations que supportent les pièces excédant la résistance à la rupture des matériaux dont elles sont constituées. Il est donc important de connaître le mieux possible cette dernière propriété qui dépend de divers facteurs : température, vitesse de déformation, environnement.
Chaque rupture présente un faciès spécifique permettant de remonter à la cause et l’origine de cette dernière. La fractographie est l’art d’analyser la surface de rupture d’une pièce rompue. Elle peut s’appliquer tant à des éprouvettes de laboratoire qu’à des pièces en service. Cependant dans les deux cas, son but est de connaître les mécanismes de rupture d’un matériau donné (amorçage et propagation des fissures) et de répondre à ces deux questions : - comment la pièce s’est-elle rompue ? - pourquoi la pièce s’est-elle rompue ?
Pour cela, il faudra effectuer une observation du faciès de rupture au niveau macroscopique (analyse morphologique) et au niveau microscopique (microfractographie).
IV / Rupture intergranulaire Elle survient si les joints de grains sont fragilisés par accumulation d’impuretés, de défauts, de dislocations ou d’inclusions. Elle revêt deux aspects : - le premier est très lisse à l’échelle microscopique : la rupture suit les joints de grains avec des déformations plastiques locales très réduites ; c’est l’analogue du clivage.
[pic]
Fractographie d’un acier fragilisé par l’hydrogène montrant un faciès de rupture intergranulaire - l’aspect microscopique présente des cupules formées sur les inclusions rassemblées dans les joints. Les cupules sont des cavités s’allongeant dans le sens de la déformation puis se réunissant par striction ou cisaillement pour produire la