Ruy blas
Introduction :
"Ruy Blas" clôt la carrière du grand Hugo en tant que dramaturge. Ce drame romantique écrit en vers (alexandrins), et composé en 1838, démontre tout l'art du poète. Notre scène de dénouement présente une double particularité, le héros va jusqu'au suicide alors qu'il est sur scène et nous présente la scène d’amour la plus courte du théâtre romantique. Issue fatale mais, avant le suicide, Ruy Blas demande une dernière justice et le pardon à la reine. Cette dernière tout juste avisée de la supercherie dont elle a fait l'objet demeure inflexible. En fait elle accordera son pardon à la fin de la scène. C'est donc sur ce duo sublime et pathétique à la fois que va chlore le drame. Cette dernière rencontre présente un intérêt philosophique, on assiste à l'éclosion d'un couple animé de sentiments opposés. On peut voir les caractéristiques d'une démonstration romantique.
Texte étudié :
Ruy Blas fait quelques pas en chancelant vers la reine immobile et glacée, puis il tombe à deux genoux, l'oeil fixé à terre, comme s'il n'osait lever les yeux jusqu'à elle.
RUY BLAS, d'une voix grave et basse.
Maintenant, madame, il faut que je vous dise.
- Je n'approcherai pas. - Je parle avec franchise.
- Je ne suis point coupable autant que vous croyez.
Je sens, ma trahison, comme vous la voyez,
Doit vous paraître horrible. Oh ! Ce n'est pas facile
À raconter. Pourtant je n'ai pas l'âme vile,
Je suis honnête au fond. - cet amour m'a perdu. -
- Je ne me défends pas ; je sais bien, j'aurais dû
Trouver quelque moyen. La faute est consommée !
- C'est égal, voyez-vous, je vous ai bien aimée.
LA REINE.
Monsieur...
RUY BLAS, toujours à genoux.
N'ayez pas peur. Je n'approcherai point.
À votre majesté je vais de point en point
- Tout dire. Oh ! Croyez-moi, je n'ai pas l'âme vile ! -
Aujourd'hui tout le jour j'ai couru par la ville
Comme un fou. Bien souvent même on m'a regardé.
Auprès de l'hôpital que vous avez