Rythm traditionel
1. Problématique
Il est incontournable que l’initiation représente une réalité importante en ethnologie. A titre de première approche, nous pouvons citer cette définition donnée par Anselme TITIANMA SANON : « L’initiation n’est pas autre chose que l’incorporation officielle des jeunes hommes du clan à la communauté issue des ancêtres »[1]. Mais voilà qui mérite d’être nuancé et approfondi. D’abord, l’initiation n’est pas un privilège masculin : en maints endroits de la planète, la jeune fille s’y soumet ou s’y soumettait. En second lieu, la définition ne vise qu’une des définitions possibles, celle qui se déroule à l’adolescence. Or certaines peuplades connaissent ou ont connu des initiations aux différentes périodes clés de l’existence. Et à côté des initiations « obligées », on en trouve d’autres facultatives, lors de l’entrée dans une confrérie ou dans une société secrète, comme se fut particulièrement le cas en Afrique de l’Ouest. A titre de seconde approche, signalons que l’initiation revêt un caractère universel : on la retrouve dans la religion hindoue, perse (mazdéisme= religion zoroastrienne de l’Iran antique, encore pratiquée par les Guèbres, les Parsis), dans le chamanisme, les cultes à mystères, le judaïsme, le christianisme, l’islam (avec mention particulière pour le sufisme), chez les Indiens d’Amérique, et dans toutes les ethnies d’Afrique. Très souvent dénommés primitifs, avec une nuance de mépris, les peuples africains se révèlent riches d’une profonde expérience religieuse ; ce qui a fait toute position de nom unique. Et pourtant, certains traits généraux peuvent en être soulignés. Partout, l’univers est dépendant des dieux, et l’existence humaine ne peut trouver sa place et son sens que si elle reconnaît l’ordre du monde et s’y intègre. Partout des rites complexes, répétant symboliquement l’histoire sacrée racontée dans les mythes entretiennent et régnèrent la part de l’espace confié aux hommes. Partout,