Règle des trois unités

803 mots 4 pages
Vers 1630, les théoriciens et les auteurs dramatiques découvrent chez les Italiens la célèbre règle des trois unités, de lieu, de temps et d’action, issue en grande partie de la réflexion d’Aristote sur la tragédie. Mairet y fait allusion dès 1631, dans la préface d’une pastorale, La Silvanire. Elle est ensuite progressivement affinée et formalisée par Chapelain et suscite une controverse nourrie entre partisans et adversaires de la tradition aristotélicienne. Un arrêt de l’Académie française, mettant un terme à la querelle du Cid, impose définitivement cette règle, dont quelques théoriciens comme La Mesnardière et l’abbé d’Aubignac étudient les modalités d’application. Elle joue un rôle fondamental dans le resserrement de l’action dramatique et contribue à stabiliser l’esthétique classique jusqu’à l’époque romantique. Le genre comique, auquel les théoriciens du théâtre ne s’intéressent guère, y est moins astreint que la tragédie — tout au moins pour l’unité de lieu et de temps. Dans L’École des femmes, par exemple, une partie de l’action se passe dans la rue, une autre dans la maison d’Arnolphe. S’il arrive à Molière de s’y conformer plus fidèlement, c’est que la tension de la pièce, comme dans Le Misanthrope, peut bénéficier de ce resserrement. L’indépendance de notre poète, à cet égard, est dû au fait que Molière élabore une poétique propre qui sape la pertinence de la doxa tragique, car elle est sous-tendue par d’autres principes régissant le système des faits que ceux qui, hérités d’Aristote, régissent le genre sérieux. Au début de sa carrière parisienne, et sur un ton fort enjoué, Molière rejette d’abord le principe même de la préface théorique, qui médiatise le plaisir direct que le spectateur doit prendre au théâtre :
Encore si l’on m’avait donné du temps, j’aurais pu mieux songer à moi, et j’aurais pris toutes les précautions que Messieurs les auteurs, à présent mes confrères, ont coutume de prendre en semblables occasions. Outre quelque grand seigneur

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