Rédac
Elle souriait. Son visage demeurait immobile derrière ses lunettes. Elle était assise devant le bureau du commissaire Thomas. Elle attendait, plutôt calme. Le commissaire Thomas prenait connaissance de sa déposition. On pouvait y lire une première description de l’assassin :
« De petite taille, il dissimule son visage sous une cagoule. Sa voix est éraillée. Au moment de l’agression, il portait un costume gris foncé, une chemise et un gilet gris-bleu ainsi qu’une paire de gant en cuir. » Le commissaire Thomas ouvrit l’unique dossier posé sur son bureau. Il y ajouta la déposition. Six assassinats, six femmes tuées dans les immeubles du quartier. L’homme surprenait ses victimes dans le couloir au moment où elles rentraient chez elles. Chacune était alors bâillonnée et précipitée dans le salon où le meurtrier l’étranglait. Il ne laissait jamais d’empreintes. Simplement une feuille de papier sur laquelle était mentionné un défaut physique de la victime. Une feuille bien en évidence, collée sur la porte d’entrée… Le commissaire Thomas observait maintenant la jeune femme. Celle qui aurait dû être la septième victime. Celle qui s’était débattue et mis en fuite son agresseur. La jeune femme rajusta la monture de ses lunettes… Elle avait ce côté sophistiqué, plutôt artificiel, comme une joie poupée mannequin, avec des mains longues et des ongles soignés. Le commissaire se leva, contourna le bureau puis s’approcha de la jeune femme. -Et la petite feuille ? demanda-t-il. -Quelle petite feuille ? -Eh bien, celle que l’on retrouve après chaque crime. Vous avez dû lire cela dans les journaux… A votre avis, qu’est ce que l’assassin à écrit sur vous ? La jeune femme s’étonna d’une telle question. Puis elle répondit qu’elle n’en avait aucune idée… -Voyons, personne n’est parfait, reprit le commissaire. Vous avez bien un petit défaut, non ? -…Peut être… Le commissaire se gratta son sourcil droit : -Vous