Parfois l'amour ne suffit pas. Il peut couler de tous les côtés, il peut déborder du cœur à en noyer le monde, y a rien à faire. J'aime mais je ne sais pourquoi. On ne lui demande rien, on le fuit même mais l'amour nous tombe dessus, ou on tombe sur lui, ça revient au même. Généralement on ne choisit jamais, on ne se dit pas « tient ça va être lui pour qui je vais chialer, lui pour qui je vais morfler. Ça va être lui pour qui ma tête va tourner, et pour qui mon cœur va faire de la place ». Déjà quand l'amour nous tombe dessus on ne pense pas à la souffrance, on ne pense pas à sa mort ; il y a trop d'euphorie, d'espoir et de vacarme en nous. Bref, je ne l'ai pas choisis, et puis même si tel avait été le cas, ma souffrance aurait-elle été différente ? Peu importe d'où il est venu, par où il est entré. Il était là, assit au sommet de mon organe à boire le peu d'amour que j'avais à partager, joli tableau. Mais non, c'était trop simple, ça ne valait pas tout ce que je pouvais m'imaginer, toutes ces histoires que je me suis inventées. Ce n'était pas l'amour digne de rêves, c'était pas l'osmose, ni l'évidence. C'est comme on dit un amour de jeunesse, de pacotille, un amour maigrelet qui, l'on croit, nous brise le cœur, mais qui à peine ne le craquelle, le fait trembler. On n'a pas soulevé les montagnes, on n'a pas défié le vent, on ne s'est pas non plus frotté à se laisser porter par le courant. J'ai lâché ta main, parce que c'était trop dur, c'était trop rien. Parce que de l'amour il y en avait, mais ce n'était qu'en surface, ce n'était qu'apparence. Si fort et si grand qu'on en était aveugle. Mais arrête, ne me dis pas que je suis la seule personne que tu as aimée comme ça. Et puis aimer comment, comme ça ? C'est si paradoxal, cet amour là, ce que je vis là. Je n'y crois plus, ça n'a pas marché une fois, ni deux fois, je sais bien que désormais tout est mort. Et ce doit être mieux comme ça, il faut que ça se finisse, pour toi comme pour moi. Je suis partie, mais il ne