Rédiger une préface
Ce travail doit le plus souvent introduire une anthologie poétique thématique. Il est assorti parfois d’une invitation à convaincre un destinataire de l’intérêt du choix des pièces retenues ou de la lecture de la poésie en général. On pourrait imaginer également des préfaces servant à présenter une œuvre pour rédiger de manière originale une fiche de lecture.
Il est évident que cet exercice est destiné à familiariser les étudiants avec un univers qui leur est étranger, à leur faire effectuer des recherches, à affiner leur goût, à apprécier les rythmes, la musicalité, les images, à identifier les spécificités de la langue poétique, à analyser leurs réactions de lecteur, puis à défendre leur choix. C’est donc avant tout un entraînement pédagogique purement conventionnel et, de ce fait, déroutant. En effet, les textes ainsi produits sont assez éloignés des préfaces réelles. Ils sont en fait une forme déguisée de l’argumentation ou de l’exposé, un habillage de la rédaction scolaire.
Que sont les préfaces ?
La préface est un terme issu du latin præ : avant, et fari : parler. Ce terme peut avoir plusieurs sens :
Ce qui précède, prépare quelque chose : « Je descendais et faisais honneur au déjeuner toujours succulent, dont la préface était de tout petits melons » (Francis Jammes, Mémoires)
C’est la partie de la messe qui ouvre la grande prière d’action de grâces avant la consécration.
C’est surtout, en littérature, le texte placé en tête d’un ouvrage pour le présenter et le recommander au lecteur, en préciser éventuellement les intentions ou développer des idées plus générales.
Les préfaces existent depuis l’Antiquité. Brèves chez les Grecs, elles deviennent plus consistantes et plus interchangeables chez les Latins.
La pratique de ce texte liminaire a été