Réduction des inégalités
Appelons "pays riches en 2004" les pays dont le produit intérieur brut par habitant
(PIB/hab.) était, en 2004, supérieur à 29 000 dollars en parités de pouvoir d'achat (PPA). 18 pays étaient dans ce cas (dont la France, classée 17e). Appelons "pays pauvres en 2004" ceux dont le PIB/hab. était inférieur à 1 800 dollars en PPA, soit 30 pays. La majorité d'entre eux sont en Afrique subsaharienne, dont le Nigeria, avec 130 millions d'habitants, et l'Ethiopie, avec 76 millions. Le choix des seuils de 1 800 et 29 000 dollars est tel que chacun de ces deux groupes rassemble environ 10% de la population mondiale. Il semble donc qu'une bonne façon de se prononcer sur l'ampleur des inégalités mondiales en 2004 consiste à comparer le PIB/hab. moyen dans chacun de ces deux groupes. On trouve alors un rapport de 33,5. En moyenne et en termes de pouvoir d'achat, un habitant du groupe des
18 pays riches est 33,5 fois plus riche qu'un habitant moyen du groupe des 30 pays pauvres.
Comment ce rapport a-t-il évolué entre les deux mêmes groupes de pays? Il a fortement progressé puisqu'il était "seulement" de 23,9 en 1995. Et, sur une plus longue période, d'autres constats vont dans le même sens. Ainsi, selon Angus Maddison, entre 1973 et 2001, le PIB/hab. aurait progressé de 69% en Europe de l'Ouest et du Nord (et presque autant pour les Etats-Unis), mais seulement de 6% dans l'ensemble du continent africain.
Ceux qui pensent que les écarts mondiaux se creusent, y compris dans la période récente,
semblent donc avoir raison. Pourtant, ce n'est pas si simple. Pour plusieurs raisons. La liste des pays les plus riches et celle des pays les plus pauvres peuvent être composées de façon plus ou moins extensive. Notre exemple précédent est instructif, mais il est largement arbitraire et rien ne dit que la tendance à l'aggravation des inégalités serait confirmée par exemple en retenant un plus grand nombre de pays en haut et en bas de