Réflexions sociolinguistiques sur la coexistence des langues dans l’histoire du maghreb : les sources et leur interprétation
L’ouvrage « Trames de langues. Usages et métissages linguistiques dans l’histoire du Maghreb » utilise l’histoire ainsi que les situations linguistiques au Maghreb pour répondre aux questions concernant les sources ainsi que les interprétations des langues et dialectes au Maghreb. On remarque que dans le monde arabophone, peu de travaux dans le domaine de l’histoire linguistique ont été effectués pour diverses raisons. De ca fait, le Maghreb ne possède pas d’histoire linguistique (schématique, en continu), ce qui signifie qu’il n’existe pas de réel cadre de référence. Cependant les textes ainsi que les collaborations que comporte cet ouvrage contribuent à enrichir nos connaissances concernant l’histoire linguistique du Maghreb.
La question d’identification des langues, c'est-à-dire de savoir si l’on traite les langues que les populations parlaient (orale) ou écrivaient (écrite), est très importante pour l’analyse et l’interprétation des sources (rappelons que, dans le cas de l’arabe, durant les anciennes périodes, seuls les dialectes étaient parlés).
En effet, une langue parlée, peut ne pas être mentionnée dans une documentation écrite, pourtant, elle existe belle et bien. Et cela peut s’expliquer par entre autre deux raisons : la différence de nature entre l’écrit et l’oral (exemple : le dialecte ne peut forcement être transcris de façon exacte), et la signification distincte de chacun de ces registres, c'est-à-dire que l’expression écrite différera de l’expression orale dans le but, le sens voulu ainsi que la fonction. Un exemple proposé par A. El Moudden illustre la spécificité des deux registres : la raréfaction des mots turcs dans certains écrits (du XVIème siècle) dans le temps même où ils semblaient se multiplier dans les dialectes du Maroc.
Le mode de coexistence, le contact, les interférences des langues qui nous paraît «