Réforme des lycées et suppression de l'histoire géographie
De toute évidence, le tollé suscité par le projet de réforme visant à supprimer l'histoire géographie en terminale S est avant tout dû à un sentiment d'incompréhension et à l'indignation ressentie par les acteurs. En effet, à l’heure de la mondialisation, il paraît plus que surprenant que les futurs bacheliers scientifiques n’aient nul besoin de se situer dans le monde d’aujourd’hui par l’étude de son processus d’élaboration au cours des dernières décennies, pas plus que par l’analyse de sa diversité et des problèmes qui se posent à la planète et à son devenir. En outre, les mobilisés mettent en avant le fait que ces derniers se trouveront dans l’impossibilité d’accéder à certaines formations supérieures de haut niveau pour lesquelles la connaissance de l’histoire et celle de la géographie sont indispensables et vers lesquelles ils se dirigent en nombre croissant. Aussi, pouvons nous évoquer, à l'image de la pétition des universitaires que nous allons décrire, le fait qu'au moment où le président de la République et son gouvernement jugent urgent de lancer un grand débat sur l’identité nationale qui doit mobiliser le pays, la réforme va priver une partie de la jeunesse française des moyens de se faire de la question une opinion raisonnée grâce à une approche scientifique et critique, ouvrant ainsi la voie aux réactions épidermiques et aux jugements sommaires. De cette façon, les personnes mobilisées jugent impératif d’annuler cette décision, inspirée par un utilitarisme à courte vue, qui se trouve en contradiction avec les objectifs proclamés du système éducatif français sur le plan de la formation intellectuelle, de l’adaptation au monde contemporain et de la réflexion civique des futurs citoyens, comme en témoigne cette réaction d’une enseignante sur un des forums du journal Libération, dans lequel elle disait : « Si nous sommes nombreux à défendre cet enseignement ce n'est pas par égoïsme disciplinaire :