Régime présidentiel
« C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. Pour que l’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. » [Montesquieu, De l’esprit des lois]
Dans sa théorie de la séparation des pouvoirs, Montesquieu prétend donc que « le pouvoir arrête le pouvoir ». En effet, si une même personne ou un même organe réunissait à la fois le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, il n’y aurait pas de liberté. Si ces deux pouvoirs sont concentrés, rien n’empêche le législateur de faire des lois arbitraires puis de les appliquer tout aussi arbitrairement. De même si le pouvoir judiciaire n’est pas séparé des deux autres pouvoirs, c’est-à-dire le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, il n’y aurait pas non plus de liberté. Si le juge est en même temps législateur, il y aurait un risque d’arbitraire. De la même façon, si le juge est en même temps la puissance exécutive, « le juge pourrait alors (selon Montesquieu) avoir la force d’un oppresseur ».
Au XVIIIe siècle apparait l’idée qu’il faut isoler les trois fonctions de l’Etat à la fois dans leur rôle (séparation fonctionnelle) mais aussi dans la désignation de leur titulaire (séparation organique). Aujourd’hui, la classification des régimes politiques permet de classer les régimes politiques en fonction de leur capacité à réaliser la séparation des pouvoirs. On oppose alors les régimes de séparation des pouvoirs et les régimes de confusion des pouvoirs (ex : le régime d'assemblée est un régime dans lequel une assemblée unique et souveraine détient la totalité des pouvoirs politiques. Les pouvoirs exécutif et judiciaire sont subordonnés au pouvoir législatif.) Ceux qui nous intéressent ici sont les régimes de séparation des pouvoirs que sont notamment le régime parlementaire et le régime présidentiel. Le régime