Réquisitoire « excusez les fautes du copiste »
Par Grégoire Polet
Mon client, Sylvain, était professeur de dessin dans une école pour jeunes filles, c’est un peintre veuf qui fut marié à Nicole. Mais c’est aussi un père. Isabelle sa fille unique est maintenant une femme. Et dans le passé, sans ressources, c’est pour elle qu’il est devenu professeur. L’acte d’accusation retenu contre mon client est le suivant : Il est accusé d’avoir effectué et vendu des répliques d’œuvres connues ainsi que d’avoir produit de faux tableaux.
Tout d’abord, Mon client, peintre de formation, ne nie pas avoir fait des réalisations destinées au commerce. Celui-ci, pour le bien et l’amour de sa fille, ne pouvait plus subvenir aux besoins d’une gamine de son âge et a donc dû prendre du travail supplémentaire tout en conservant son poste de professeur. Sylvain a commencé à dessiner des couvertures de livre pour un éditeur, Le père de Madame Jeanne Delin ici présente, elle en témoignera. Celui-ci ne voulant pas l’engager officiellement déclara les réalisations anonymes. Qu’est-ce qu’il y a de mal à aider sa famille à vivre mieux ? Créait-il du tord à quiconque ?
Ensuite, Mon client, se vit offrir de plus en plus de travail. Max, Brocanteur en tableaux, lui proposa de restaurer des toiles. Lui qui avait du refouler son coté artistique toute ses années au profit de sa famille, après avoir connu tant de déceptions et de désillusions, il s’est enfin senti artiste ! Il a redonné du sens à sa vie. Des personnes de partout admiraient son travail. Il ne faisait plus ce travail pour le gain mais bien par passion. Vous me direz qu’il acceptait volontiers l’argent en échange de tableau ? Oui bien sur, tout ce temps passé à peindre devait être rémunérer…
De plus, Sylvain se découvrit un nouveau talent, le plaisir de réaliser des œuvres suivant un modèle. Ses propres réalisations n’importaient plus. Son art était le copiage. Tant d’enfant aime