Éloge de la folie
Érasme
(1469-1536)

L'éloge de la folie est un essai d'Érasme publié en 1509, s'inspirant d'une œuvre du satirique grec Lucien. L'auteur met en scène de façon allégorique et burlesque la déesse de la folie faisant sa propre éloge, qu'Érasme n'hésite pas à transformer en véritable satire. Dans un premier temps, l'humaniste prenant la voix de la Folie, clame une critique virulente des diverses professions et catégories sociales de son époque, puis après avoir argumenté sur les bienfaits de la folie, il termine par l'énonciation de ses véritables idéaux chrétiens.

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La narratrice annonce dès le début son désir de faire l'éloge de la folie : « C'est pourtant moi, et moi seule, qui réjouis les Dieux et les Hommes. (…) Vous entendrez donc un éloge (…) celui de la folie. » Elle affirme qu'il lui revient de le faire : « Je ne sache personne qui me connaisse mieux que moi. »
Tout d'abord, la Folie raconte sa naissance « Je n'ai point salué la vie par des larmes, mais tout de suite j'ai ri à ma mère » puis nous informe qu'elle est la fille de Plutus et de la Jeunesse. Par la suite, elle s'adresse au lecteur « Ouvrez bien vos oreilles » afin de justifier sa supériorité divine. Selon elle, il n'y « rien de plus doux que la vie elle-même » et une vie sans plaisir n'est pas digne d'être vécue. Il faut donc que « la folie y mette son piquant » sinon la vie « serait triste, ennuyeuse ». La déesse n'hésite pas à citer Sophocle : « Moins on a de sagesse, plus on est heureux. »
Commence alors une série d'exemples, comme celui de l'enfance : « D'où vient le charme des enfants, sinon de moi, qui leur épargne la raison, et, du même coup, le soucis ? » qui est selon la Folie l'âge où la déraison est reine, tout comme pendant la vieillesse.
Ainsi, en faisant l'éloge de la folie, la narratrice oppose cette dernière à la sagesse, qui selon elle nuit aux hommes et les empêche d'être heureux : « Seule la Folie conserve la jeunesse et met en fuite la vieillesse