Résumé le problème du m

2259 mots 10 pages
Il y a de l’éternellement ineffaçable dans le mal. Que la persécution triomphe à grand éclat de l’innocence et des justes causes, ou que la bonne volonté privée ou publique finisse par s’enliser ou par succomber, cédant à la malchance des circonstances et à la perversité des exemples, le mal fait alors au réel une blessure que seule une pensée étourdie dirait cicatrisable. Les compensations sont ici hors de saison. Il importe peu, et la loi est bien loin d’être générale, que le tyran un instant triomphant se trouve un jour précipité, que l’injustice soit plus tard raturée de l’histoire, que les provocateurs de mal finissent par être réduits à l’impuissance ; il suffit que la méchanceté ait eu raison au moins une fois dans le fait pour faire scandale, car jamais les choses ne pourront être remises exactement en place –comme dans la conclusion du livre de Job trop consolante pour n’être pas suspecte lorsque le juste persécuté après avoir été dépouillé de tout, retrouve troupeaux abondants et famille nombreuse avec une parfaite exactitude, tête de bétail pour tête de bétail, fille pour fille, garçon pour garçon. Dénouement postiche ou humour noir, car ce qui a été perdu est, lorsqu’il s’agit d’êtres humains et non de troupeaux, à jamais introuvables et irrécupérables en ce monde. Réparations et réhabilitations réduisent la justice à n’être que cérémonie et symbole. Le mal parce qu’il a été inscrit dans l’être condamne toute mémoire historique au remords ; il est dès lors le problème qui décourage d’avance toute solution.

Soit en effet une solution qui pourrait à première vue sembler exemplaire. Platon, méditant sur l’injuste mort de Socrate, disciple fidèle entre les fidèles, se jurant de donner raison à son maître, peut bien mobiliser les ressources qui sont en lui d’art, de raison et de mystique pour inventer ou découvrir un monde total plus vrai que l’univers visible[1], et dans lequel Socrate sera le juge de ses juges, il reste que le procès à consommé

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