Résumé texte Olivier Galland
« La crise de confiance de la jeunesse française », Études, 2010/1 Tome 412, pp. 31-42
Les jeunes Français sont parmi les plus pessimistes de tous les Européens. Ils n’ont pas confiance dans l’avenir et ils n’ont pas confiance non plus dans les autres et dans la société en général. Dans une récente enquête de la Fondation pour l’innovation politique, 20% seulement des jeunes Français se déclarent très confiants dans leur avenir, contre par exemple 60% des Danois ou des Américains. Cet état d’esprit est inquiétant pour un pays développé comme la France. La jeunesse représente l’avenir, c’est là qu’on devrait trouver l’enthousiasme, l’envie de réussir, de créer et d’innover. Ce n’est pas vraiment l’image que donne la jeunesse française.
Comment comprendre et expliquer cette situation ? Les jeunes ont_ils de bonnes raisons de craindre à ce point l’avenir ? Cette question a évidemment déjà été abordée dans plusieurs ouvrages, mais nous voudrions montrer que les thèses avancées jusqu’à présent sont loin de tout expliquer et proposer une autre interprétation. On peut regrouper ces thèses classiques sous le terme « d’explications générationnelles ». Il y en a trois registres différents, et nous voudrions les passer rapidement en revue.
Le pessimisme de la jeunesse s’explique objectivement par les discriminations générationnelles dont elle souffre. Ces discriminations sont d’une triple nature : la flexibilité de l’économie et la précarité de l’emploi s’accroissent et ce poids de la précarité repose presque entièrement sur les jeunes ; l’ascenseur social est en panne ; du fait des premiers points, l’accès des jeunes Français à l’indépendance est extrêmement problématique et parfois impossible.
Un second type d’explication générationnelle est assez différent. Il revient à dire qu’il y a dans les familles une crise de la transmission ou une crise de l’éducation. L’idée est là qu’une société n’existe que si ses membres partagent des