Révolution de consommateur en 1850
En Grande‐Bretagne, le phénomène est tellement marqué qu’il entraîne dans la seconde moitié du XVIIIème siècle une évolution des infrastructures commerciales. En lieur et place des colporteurs, un réseau de boutiques présentant les marchandises dans des devantures vitrées pour tenter le passant, couvre les villes. Autre signe des changements commerciaux, la publicité apparaît dans les journaux ou dans des feuilles spécialisées d’annonces2.
Le processus d’imitation de modes vestimentaires éphémères, restées jusqu’alors limitées à une frange étroite de la haute société, s’infiltrait des classes supérieures aux classes moyennes, grâce à l’essor des cotonnades qui, moins coûteuses que les tissus de laine et que les toiles de lin, incitaient à diversifier et à renouveler plus fréquemment les garde‐robes3. Ce processus touchait déjà au XVIIIème siècle en Grande‐Bretagne les classes populaires des villes, et effleurait même une paysannerie aux habitudes immobiles. Ce processus est à l’origine de l’industrie moderne du coton. En plus des produits vestimentaires, la progression de la consommation portait sur nombre de modestes objets d’ameublement, d’équipement ménager, sur les miroirs, les rideaux, les faïences, le matériel culinaire...
Sur le continent européen, cette « révolution des consommateurs » est décelable dans les grandes villes à la fin du XVIIIème siècle, mais ne se diffuse vraiment que dans la seconde moitié du XIXème siècle.