Révolution russe
Les défaites subies par l'armée russe durant la Première Guerre mondiale provoquent la chute du tsar Nicolas II en février 1917. En octobre, la mise en place du premier régime communiste au monde annonce le début d'une ère nouvelle dans l'histoire. Une ère d’espoir, puis de violences (le livre noir du communisme) et finalement de déception.
Au début de la Première Guerre mondiale, la Russie apparaît aux yeux du monde comme une puissance de premier plan.
Peuplée de 160 millions d'habitants, elle peut en principe aligner 8 millions de soldats. Cinquième puissance économique du monde, elle s'industrialise à pas de géant.
Quant au régime tsariste, il semble consolidé, après avoir endigué la vague révolutionnaire de 1905.
La guerre engendre même une flambée de patriotisme qui calme les tensions politiques et sociales.
Cette image de grande puissance n'est qu'une façade que la guerre fait voler en éclats. L'industrialisation de la Russie n'est que partielle car le monde rural demeure majoritaire (plus de 80% de la population). Agitée de courants séparatistes (en Pologne principalement), la Russie est soumise à de nombreuses tensions sociales. La misère qui règne dans les campagnes donne lieu à de fréquentes révoltes; le monde ouvrier, encore limité à quelques centres industriels, connaît des conditions de vie accablantes qui le rendent réceptif à la propagande révolutionnaire. Enfin, le développement économique de la Russie s'accompagne d'une croissance de la bourgeoisie qui aspire à un régime politique à l'occidentale, et rejette l'autocratie du tsar Nicolas II.
I. Le choc de la Première Guerre mondiale
Or la Première Guerre mondiale fragilise la Russie.
L'économie se révèle incapable de supporter le choc du conflit. La désorganisation des transports, réquisitionnés pour les besoins de l'armée, paralyse la vie économique de la Russie. Les paysans ne reçoivent plus les produits industriels qui leur sont nécessaires et, en retour, ne