Séparation de fait et séparation de corps
La vie d’un couple n’est pas toujours un long fleuve tranquille et le mariage entraîne parfois quelques désillusions. Ainsi, lorsque le couple bat de l’aile et que la vie à deux n’est plus possible, une séparation dans les règles est inévitable.
Plus d’un tiers des mariages se termine par un divorce et même un sur deux dans les grandes villes. Le divorce est une épreuve souvent longue et difficile, mais avant d’y songer, certains couples mariés décident de s’accommoder de façon plus ou moins provisoire « d’une séparation conventionnelle ». De nos jours, les séparations sont plus nombreuses que les divorces Les raisons peuvent être multiples : la peur du « qu’en-dira-t-on », des convictions religieuses interdisant le recours au divorce, le coût et la lenteur d’une procédure de divorce, la crainte des conséquences patrimoniales et personnelles pour les couples et pour leurs enfants...
La séparation peut emprunter deux formes juridiques distinctes : la séparation de fait et la séparation de corps.
La situation la plus courante aujourd’hui est la séparation de fait, qui, loin d’être une institution juridique, est un phénomène purement sociologique, évolutif, dont l’ampleur est presque impossible à mesurer. En l’absence de définition légale, la séparation de fait est décrite comme une situation dans laquelle se trouvent deux époux qui ont cessé la vie commune, sans qu’ait été prononcé le divorce ou la séparation de corps ; la réalité du mariage subsiste juridiquement. Le recours à cette disposition s’explique par la facilité avec laquelle elle se réalise : elle peut être imposée par l’un des conjoints à celui qui abandonne le domicile conjugal car il estime que toute cohabitation est devenue impossible, ou s’opère par le consentement mutuel des époux qui s’opposent sur tout, sauf sur la volonté de ne plus vivre ensemble. Des études sociologiques ont démontré que la séparation de fait unilatérale, se rencontre essentiellement dans les milieux