Saint augustin - julia kristeva
Le passage étudié se situe à la suite de celui concernant la notion d'Ecclésia paulienne. Julia Kristeva a également pris le parti, dans sa logique argumentative, de le faire précéder le passage décrivant le statut de l'étranger au Moyen-Age.
L'extrait sur lequel nous nous sommes penchées s'articule autour d'un thème principal, la religion et d'une idée dominante, la notion de charité appelée Caritas. Nous avons choisi de séparer ce passage en trois axes principaux; tout d'abord nous nous intéresserons au principe chrétien de la "caritas", puis en second lieu à l'évolution de l'hospitalité pèlerine et nous finirons par nous attarder sur l'intégration des pérégrins dans la République ainsi que sur les nouveaux étrangers, les Barbares.
Le personnage de Saint Augustin a été choisi dans cet extrait pour son approche théologique de la notion d'étranger. (Pour ceux qui ne le sauraient pas, le théologisme représente l'étude des religions ainsi que l'interprétation des textes sacrés).
I) La caritas
a) Description de la notion de Caritas.
D'après Benoit XVI dans son ouvrage intitulé "Caritas in veritate", la caritas est un principe sur lequel se fonde la doctrine sociale de l'Eglise, un principe qui prend une forme opératoire par des critères d'orientation de la foi morale.
Selon la Bible "tout homme doit aimer son prochain comme il s'aime lui-même". Saint Augustin dans une approche purement théologique, s'intéresse plus particulièrement au terme "prochain" présent dans ce célèbre principe biblique. En effet, pour lui, ce terme ne désigne pas nécessairement ses proches, ses amis, sa famille mais se réfère de manière plus générale, à tous les hommes, car comme il le dit : "Tout homme a pour prochain tous les hommes". [p124] et "rien n'est si proche qu'un homme et un autre homme". [p124].
Dans cette logique, l'altérité des êtres, leurs différences, n'existent plus et sont transcendées grâce à la notion suprême d'amour. Amour pour son