Saint etienne
Des éléments biographiques jalonnent ce texte. En effet, le choix des mots et notamment le champ lexical de la métallurgie ne sont pas sans rappeler le métier de tourneur de ce chanteur qui exerça quelques années dans la manufacture d’armes locales, au début de sa jeunesse. De même, il insiste sur le travail du poète qu’il souhaite alors devenir (et qu’il semble devenu) tout au long de la troisième strophe, mais ce travail artistique est assimilé à celui des « métallos ». En outre, il n’omet pas son fort goût pour le voyage et son nomadisme aux vers 1 et 2 de la quatrième strophe. Pour se caractériser, Lavilliers utilise une métaphore filée « cette fleur de grisou à tige de métal », ce qui le présente comme un être stable, voire rigide, mais prêt à exploser tant la révolte est ancrée dans ses veines, comme le démontrent sa vie difficile et ses passages en prison. Au sein de cette de cette métaphore, se découvre aussi l’image de Saint Etienne, bassin de mines et de sidérurgie.
La description de Saint Etienne semble plutôt péjorative. (Sentiment renforcé par l’accompagnement musical de cette chanson qui fait penser à une musique religieuse, voire funèbre, fortement marquée par le jeu de l’orgue et qui semble source de recueillement) Lavilliers la présente tels qu’elle est : une ville marquée par l’industrie, les usines et les mines. Le décor se dévoile dès le second vers : la grand rue est le centre de ce paysage, autour, des usines (v. 3), des crassiers (v.8)… la population essentiellement ouvrière vit en majorité souvent dans des cités et se montre plutôt pauvre. Cette