Salafisme
Étymologiquement, « salafisme » (en arabe : السلفية as-salafiyya) provient du mot salaf, « prédécesseur » ou « ancêtre », qui désigne les compagnons du prophète de l'islam Mahomet et les deux générations qui leur succèdent.
Les origines
La volonté de retrouver l'islam des salaf dans sa pureté n'est pas récente. Par le mot salaf, les théologiens musulmans désignent Mahomet et ses compagnons (en particulier les quatre premiers califes), ainsi que les deux générations qui les suivirent, la tabi'un et les tabi‘ at-tabi‘in2. L'expansion de l'islam est généralement attribuée à la pureté de la foi des salafs. « Dès lors, à chaque fois que les sociétés musulmanes se retrouveront face à une crise économique, politique ou sociale, certains théologiens préconiseront un retour à l’islam des Salafs1 ». On trouve chez Ahmad Ibn Hanbal, au ixe siècle, la première interprétation littéraliste de l'islam3, appuyée sur un appel aux ancêtres et une condamnation des innovations théologiques. Ibn Taymiyya y a également recours au xive siècle, alors qu'au même moment, le Moyen-Orient subit les invasions mongoles. Ibn Taymiyya et ses élèves (Ibn Al-Qayyim et Ibn Kathîr) sont ainsi une des principales références des mouvements salafistes contemporains.
Les mouvements salafistes contemporains prennent toutefois naissance dans la prédication de Mohammed ben Abdelwahhab, au xviiie siècle. Pour lui, le déclin des pays musulmans face à l'Occident résulte de l'oubli du message originel de l'islam, étant avili par des populations sédentaires et superstitieuses parmi des aristocraties raffinées et laxistes4. Il