Salut
L’écriture biographique « désigne toutes les formes qui constituent un récit de vie » (1), dans l’exposé de références attestées ou revendiquées comme telles. Le récit de Michel Quint est « une fiction à 95% », selon ses propres affirmations ; il s’agit bien d’un roman, mais il reprend des éléments autobiographiques authentiques et, surtout, se donne pour vrai, comme transcription de la vie du père dont il s’agirait de trouver les clefs, à partir de la réception d’un témoin-enquêteur, le jeune garçon devenu adulte. Ce narrateur à la première personne ne saurait se confondre avec la personne de l’auteur, mais, par la similitude des dates et de certaines situations, il apparaît clairement que Michel Quint transpose son univers et sa sensibilité à partir d’une histoire personnelle qui aurait pu être la sienne. Il est permis de reconnaître dans ce livre une « autofiction », genre hybride au sens où l’entend Doubrovsky, ni autobiographie ni fiction pure, mais recherche d’une « vérité de parole », prenant son plein effet dans le détour révélateur et saisissant que constitue l’univers romanesque.
Ainsi doit-on accorder toute leur importance aux voix narratives dans cette quête de la vérité :
1. Le chroniqueur.
Il apparaît au début du livre en caractères italiques dans un récit à la troisième personne, apparemment réduit à la fonction de témoignage détaché et objectif.
En fait, parce qu’elles mettent en scène la présence mystérieuse et fascinante d’un clown au procès Papon, ces premières lignes sont une énigme, que le fil de la narration éclairera progressivement, jusqu’aux dernières pages qui apporteront une réponse définitive. Dans cette optique, Effroyables jardins reprend certains traits communs des premiers ouvrages de Michel Quint qui relèvent du genre policier.
2. Le fils.
Cette voix à la première personne accompagne le récit-cadre dans une quête de la vérité, et la réponse à d’autres