samuel
[...] Fin de partie, Samuel Beckett, commentaire 3ème tirade de Hamm Texte étudié : de la page 68 : Une ! Silence ! à la page 73 : Où les chercher ? (Toutes les citations reproduites dans ce commentaire sont extraites de l’édition de Fin de partie publiée aux Editions de Minuit en 2009.) La troisième longue tirade de Hamm qui couvre l’ensemble de notre texte d’étude voit la première incursion de la fiction de type romanesque dans l’espace dramatique de Fin de partie : jusque-là les actants sur scène se contentaient en effet de dialoguer, de parler d’eux-mêmes et de commenter ce qui était en train de se passer ; or très rapidement, au fur et à mesure que la tirade de Hamm progresse, le discours du personnage bascule dans la fiction, les évènements qu’il raconte n’ayant en effet plus grand-chose à voir avec les données [...] La tirade de Hamm s’achève sur un questionnement (qui renouvelle d’ailleurs l’indétermination présente tout au long du passage) : Je n’en ai plus pour longtemps avec cette histoire. (Un temps.) A moins d’introduire d’autres personnages. (Un temps.) Mais où les trouver ? (Un temps.) Où les chercher ? (pp 72-73) La réécriture parodique de nombreux motifs du roman traditionnel se termine donc par deux questions qui s’apparentent à remise en cause radicale de la fiction : poser une question c’est faire l’inverse que d’affirmer quelque chose, d’imposer un sens. [...]
[...] Pour ce qui du réalisme qui implique souvent dans les romans traditionnels l’utilisation de termes techniques très précis (dans la première partie d’Illusions perdues Balzac reprend par exemple le jargon de l’imprimerie), Beckett se paye la tête de cet usage en inventant des noms d’appareils scientifiques : Hygromètre Héliomètre 69). Parallèlement, Beckett invente aussi un objet saugrenu : une pipe ( ) en magnésite 69. La magnésite étant une